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Témoignage de Cécile Nizou, membre du Jury Maréchal-Ferrant

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"Lorsque Patrick DOFFEMONT a repris le poste de Président de la Classe Maréchalerie, il a rénové le MOF pour qu’il colle à notre métier d’aujourd’hui, comme le lui a demandé le COET.

Il nous a envoyé son projet. Lorsque nous l’avons lu, nous n’étions pas totalement d’accord avec le contenu des épreuves et leur mise en oeuvre. Patrick est plus porté sur la locomotion et n’a jamais vécu le concours MOF. Il en avait ainsi une vision particulière.

J’ai appelé d’autres maréchaux-ferrants, MOF et non MOF, pour leur parler du projet de Patrick. Nous lui avons dit que nous n’approuvions pas totalement cette nouvelle version. Il est facile de critiquer, mais s’impliquer, c’est une autre histoire.

Nous avons donc créé un groupe de travail composé de plusieurs maréchaux-ferrants et de vétérinaires. Tous extrêmement compétents, passionnés et dévoués (formateurs, conférenciers, Jury d’examen, compétiteurs internationaux, maîtres d’apprentissage, professeurs de CFA…). Nous nous sommes réunis deux fois et nous avons beaucoup échangé par téléphone et mail pour réformer le concours MOF avec Patrick. « Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » et d’une meilleure façon !

Cela n’a pas été facile car les points de vue étaient parfois bien différents, mais travailler ensemble nous a permis de mettre toutes nos compétences en commun et de proposer un référentiel et des épreuves qui correspondent aux tâches que l’on réalise sur le terrain au quotidien et aux situations que l’on rencontre.

Les relations qui étaient très tendues au départ, se sont transformées pour laisser place à un groupe soudé où il est agréable de travailler. Je suis drôlement fière de cela et de notre parcours.

Patrick et moi, nous travaillons ensemble dans l’organisation de ce concours. Nous sommes tous en activité et pas à la retraite. S’occuper du concours MOF, c’est un vrai boulot ! Le sujet de l’épreuve finale en 2011 faisait 3 pages, il en fait 16 maintenant... Il a fallu créer des tableaux de notation complets avec critères, indicateurs… Le travail a été conséquent.

Travailler avec le COET, n’est pas toujours simple. Ils ont leurs exigences, nous les nôtres et parfois on ne se comprend pas tout de suite…

Nous avons eu de grosses difficultés par exemple à appréhender une notation sur 5 et non sur 20 comme cela se fait en compétitions nationales et internationales. M. CHABANNE a pris le temps de bien nous expliquer à plusieurs reprises l’avantage d’une notation sur 5. Nous n'avons pas vraiment le mode d’emploi pour fonctionner avec le COET, mais la plupart du temps, les gens sont gentils et tentent de nous aider au mieux.

Alors parfois, il y a des loupés, c’est vrai. Il y a des choses à améliorer, c’est sûr. Mais le COET est une grosse machine et des erreurs sont possibles, qui n’en fait pas ? Qui va être le chef d’orchestre de tous les métiers, des Présidents de Classe ? Quand je vois à notre niveau, Maréchaux-Ferrants, les difficultés que l’on a à trouver du temps pour se réunir et travailler sur le sujet du MOF, j’imagine ce que c’est que de piloter tous ces métiers…

Nous avons eu, comme beaucoup, des petits soucis avec l’inspecteur de l’Education Nationale qui est chargé de relire le référentiel et les sujets. Les remarques pas toujours agréables en rouge, faire et refaire plusieurs fois, discuter, expliquer, s’agacer et parfois un peu s’emporter avant d’arriver à un consensus… Pas facile et épuisant, on a eu envie Patrick et moi de jeter l’éponge. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous BENEVOLES !!! et que le bénévole doit être bien « traité » car c’est une espèce en voie de disparition. Travailler dans le respect mutuel et dans l’écoute de l’autre, ça change tout.

Dans notre métier, nous n’avons absolument pas senti que le COET voulait abaisser le niveau du concours, et par là même, augmenter le nombre de lauréats.

On nous a laissé choisir nos juges, nos épreuves, nos coefficients et notre niveau d’exigence.

Nous avons constitué un jury avec des personnes compétentes, impliquées, honnêtes et impartiales, s’il en existe encore… Nous sommes très attachés à l’anonymat. Notre profession est une petite corporation et l’on ne se connait pas tous, mais presque. Les maréchaux qui présentent le MOF sont souvent des maréchaux que l’on croise en congrès, en formation ou en concours de maréchalerie. Il était donc important pour nous de garantir l’anonymat. Les deux inspecteurs du COET qui ont suivi l’épreuve qualificative nous ont d’ailleurs félicités pour notre organisation et la façon dont nous avions mis en œuvre les moyens pour respecter cet anonymat.

Alors se voir attaquer sur la toile parce que les membres du jury ont fait la bise aux candidats, qu'il y a copinage et pas d’anonymat, qu’il n’y avait pas de chevaux à l’épreuve qualificative, puis que deux chevaux étaient boiteux, cela prête à sourire !

Il y a beaucoup de « fakenews » distillées par certains qui sont déçus de l’évolution du concours ou de leurs résultats et par d’autres, qui sont déçus de ne pas avoir obtenu le poste de Président de Classe. Vouloir être Calife à la place du Calife ne justifie pas de procéder de la sorte.

 

On peut ne pas avoir les mêmes idées, la même vision des choses, mais la tolérance et le respect devraient toujours être de rigueur chez les professionnels dignes de ce nom.

 

Nous avons notre conscience pour nous et notre groupe est fort et soudé. "

 

Cécile NIZOU
Maréchal-Ferrant
Membre du Jury

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